Alors que M6 vient de dévoiler Que sont-ils devenus ? et que la nouvelle saison de L’amour est dans le pré arrive le 25 août, Le Parisien a consacré une enquête en 4 épisodes aux 20 années de l’émission culte, présentée par Karine Le Marchand. Figurez-vous qu’au départ, personne n’en voulait.
2,67 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 18 % de part d’audience. Voilà le score de Que sont-ils devenus ?, dérivé de L’amour est dans le pré, 20 ans après le lancement du programme le 8 septembre 2005. Alors que la saison 20 arrive sur M6 le 25 août prochain, Le Parisien a consacré une enquête en quatre épisodes aux dessous de cette émission devenue culte. “Depuis les débuts, le travail en coulisses n’a jamais cessé de s’intensifier. Face au succès des romances rurales, de plus en plus de numéros ont en effet été commandés par la Six qui y voit une manne en termes de revenus publicitaires”, expliquent nos confrères. Sans compter que “le format a su s’adapter à l’évolution de la société, en y banalisant par exemple les couples homosexuels ou en affichant des exploitations différentes notamment plus bios”. Mais si aujourd’hui l’émission continue à rassembler les téléspectateurs et à attirer les agriculteurs en mal d’amour, elle a bien failli ne jamais voir le jour…
Pourquoi le groupe M6 ne voulait-il pas de L’amour est dans le pré ?
“Au début personne ne s’est battu pour récupérer ce programme”, explique Thomas Valentin, vice-président du groupe M6 à l’époque, à nos confrères. Il était porté par Bibiane Godfroid alors à la tête de la société de production Fremantle. “C’était un format hollandais en langue flamande du catalogue de Fremantle. Il me plaisait beaucoup, j’y voyais un potentiel, mais l’émission était refusée partout, y compris par M6, d’ailleurs”, se souvient-elle. Car à cette période, la chaîne souhaitait offrir un contenu plus attrayant à ses consommateurs. Malgré les efforts de Bibiane Godfroid, qui “enchaîne les déjeuners, les coups de fil avec tous les grands patrons”, le concept ne séduit pas. “France 3, l’antenne des décrochages régionaux, est un moment intéressée pour y développer un angle plus terroir que dating, mais finit par renoncer”. Mais elle n’abandonne pas : “C’est le programme pour lequel j’ai le plus embêté les patrons”, s’amuse-t-elle. “C’était un ovni et un risque, rappelle Nicolas de Tavernost, l’ancien président du directoire. Il n’y avait aucun ingrédient du succès pour un directeur des programmes rationnel. Depuis les années 1980, l’agriculture était plutôt un truc de France 3″. Même son de cloche du côté de Thomas Valentin : “Tout indiquait que cela n’était pas pour M6. La chaîne était considérée comme urbaine, innovante et moderne, avec des émissions comme Le Bachelor, Loft Story. Et quand vous disiez : on va regarder des agriculteurs qui cherchent l’amour, cela ne donnait pas une image très jeune !” Mais finalement, à force d’insistance, la chaîne accepte. “Après des mois de tergiversations, M6 décide de lancer les premiers épisodes le 6 juillet 2006, les portraits des candidats ayant été diffusés quasiment un an avant, le 8 septembre 2005 et en deuxième partie de soirée”.
La réaction de la productrice au succès de L’amour est dans le pré
“Une fois en boîte, l’émission est restée un moment sur les étagères. La chaîne ne savait pas où la programmer et a opté pour un test en été”, explique Bibiane Godfroid. “L’audience était correcte au départ et n’a jamais cessé d’augmenter. C’est ainsi que L’amour est dans le pré est devenu un must. Le succès a été quasiment immédiat, le bouche-à-oreille a marché. Les gens ont été surpris par ce qu’ils découvraient. Ils se sont attachés aux agriculteurs, à leurs histoires”. Un pari réussi, donc.