Le conflit de générations dans DNA, on adore. Quand les codes sont mal compris de part et d’autre, quand le dialogue se brouille et qu’il provoque engueulades ou fous rires, ça a plutôt tendance à nous embarquer. Nos duos coups de coeur, c’est par ici.
EN BREF
Dans Demain nous appartient, ces duos sont a priori incompatibles mais nous procurent un plaisir fou !
Marianne et Jordan, Martin et Nordine… Voici notre classement de ces binômes intergénérationnels.
Demain nous appartient est à retrouver chaque jour du lundi au vendredi à 19h10 sur TF1.
En haut du podium de Demain nous appartient
Marianne n’est pas toujours sympathique, souvent de mauvaise fois, intransigeante dans ses rapports professionnels et particulièrement dure avec ceux qu’elle aime et estime. Mais avec Jordan, son regard se pare d’une autre lumière, plus douce, posée et affectueuse. Ces deux personnages qui n’avaient pas de raison particulière d’interagir, ont créé une relation d’amitié inattendue, tendre et complice. Luce Mouchel et Maxime Lélue qui les incarnent, partagent un sens inné de la comédie, du rythme et de l’exigence. Quand ça joue comme ça, forcément on en redemande.
Un duo mère-fils rock’n roll
Charlie Nune pourrait nous réciter le bottin mondain, de dos, dans une MJC mal insonorisée, qu’on applaudirait à tout rompre jusqu’à tenir une standing ovation de douze minutes. On l’adore, même quand elle emmène Soïzic à franchir certaines frontières. On aurait pu lui en vouloir d’avoir provoqué la séparation de François (Emmanuel Moire) et Charlie (Clémence Lassalas) et ben, même pas. Charlie Nune y met tellement de générosité qu’avec elle, tout passe. Et quand elle joue les mères fouettards avec son fils de fiction, on est sur une vraie régalade. Lui, l’ado exemplaire, sage et bon élève, a vu le démon prendre possession de son âme depuis le départ d’Amel (Maëlis Adalle). Cuite, fuite, mensonges… Adam (Alain Le Bars) se dévoile moins policé et c’est plus savoureux. Mi amusée, mi consternée, Soïzic est déstabilisée par ce fils en mutation. On adore cette relation qui les oblige à se repositionner l’un face à l’autre.
Père et fils en mode Buddy movie
Martin (Franck Monsigny) a découvert sur le tard l’existence de son fils, Nordine (Youcef Agal). Ça c’est l’habituel coup de l’enfant caché dont les feuilletons quotidiens raffolent. Là où les auteurs ont été malins, c’est d’avoir créer, entre eux, un lien de subordination lié à leur métier de flics. Tout d’un coup, ce commandant connu pour être pointilleux avec les procédures, se laisse déborder par sa fibre paternelle dès lors que Nordine se met en danger. Ça pimente les enjeux, créé des tensions et contraint les personnages à, parfois, sortir du cadre. Ça tombe bien, c’est là qu’on les préfère. Après une longue période de désert affectif, Martin a retrouvé l’envie de séduire avec Raphaëlle (Jennifer Lauret). Le jeu de ping pong qui s’est alors installé entre Franck Monsigny et Youcef Agal durant toute cette intrigue sentimentale, à coups de vannes, de situations gênantes et de faux-semblants, a démontré son implacable efficacité. Parce qu’ils sont bons. Et puis c’est tout !
Je suis ton père
Ils n’ont pas démérité Sasha Birdy (Rayane) et Samy Gharbi (Karim) avec cette arche qui les a fait passer de tonton-neveu à père-fils. On aurait pu sombrer dans un vieux truc pathos qui cherche à vous tirer les larmes à tout prix et finit par vous laisser sur le bord de la route. Mais non. Chacun de deux comédiens s’est employé à transmettre le chaos intérieur traversé par son personnage. A la scène du « viens me chercher, je vais me suicider », on privilégie largement les échanges remplis de maladresses et de non-dits. C’est si fragile qu’on craint sans cesse une nouvelle rupture. Ces deux-là se répondent avec une sincérité désarmante et tellement touchante qu’une furieuse envie de leur faire un gros câlin nous submerge.